Paludisme : restez informés
Le paludisme est une maladie fébrile aiguë causée par le parasite Plasmodium ; il se transmet aux êtres humains par les piqûres de moustiques anophèles femelles infectées.
Qu'est-ce que le paludisme ?
Le paludisme est une maladie fébrile aiguë causée par le parasite Plasmodium ; il se transmet aux êtres humains par les piqûres de moustiques anophèles femelles infectées. Il s'agit d'une maladie évitable dont on peut guérir.
Qui est exposé au risque de paludisme ?
Près de la moitié de la population mondiale est exposée au risque paludisme. En 2021, on estime que 247 millions de personnes ont contracté cette maladie dans 85 pays. Cette même année, le paludisme a fait environ 619 000 morts.
Certaines personnes sont plus susceptibles de contracter une forme grave de paludisme que d'autres. Les nourrissons et les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les personnes atteintes du VIH/sida sont particulièrement à risque. Parmi les autres groupes vulnérables, on compte notamment les personnes qui se rendent dans des zones à transmission intense sans avoir développé une immunité partielle à l'issue d'une exposition prolongée ou qui ne suivent pas de traitement chimio préventif, comme les migrants, les populations mobiles et les voyageurs.
Certaines personnes vivant dans des zones où le paludisme est répandu développeront une immunité partielle. Bien que l'immunité partielle ne confère jamais une protection totale, elle réduit le risque que l'infection entraîne une forme grave de la maladie. C'est pourquoi la plupart des décès causés par le paludisme en Afrique surviennent chez de jeunes enfants, tandis que dans les zones de faible transmission où la population est peu immunisée, tous les groupes d'âge sont exposés à un risque.
Où le paludisme est-il le plus répandu ?
Le paludisme sévit principalement dans les pays tropicaux et subtropicaux. C'est dans la Région africaine de l'OMS que l'on dénombre la grande majorité des cas de paludisme et des décès imputables à cette maladie, pour la plupart causés par le parasite Plasmodium falciparum. Ce parasite prédomine également dans d'autres zones à forte prévalence de paludisme, notamment dans la Région de l'Asie du Sud-Est, la Région de la Méditerranée orientale et la Région du Pacifique occidental. Dans la Région OMS des Amériques, le parasite Plasmodium vivax, responsable de 75 % des cas de paludisme, est le parasite qui prédomine.
C'est en Afrique subsaharienne que le risque de paludisme est le plus élevé ; en 2020, presque la moitié de tous les décès dus au paludisme dans le monde se concentraient dans 4 pays de cette région – Nigéria (26,6 %), République démocratique du Congo (12,3 %), Ouganda (5,1 %) et Mozambique (4,1 %).
Est-il dangereux de se rendre dans des zones où le paludisme est endémique ?
Les personnes n'étant pas partiellement immunisées contre le paludisme sont exposées à un risque accru de contracter la maladie. Cela inclut les voyageurs en provenance de pays non endémiques se rendant dans des zones de forte transmission ainsi que les personnes qui vivent dans des pays d'endémie, mais dans des zones où il y a peu ou pas de transmission.
Comme les symptômes ne se manifestent généralement pas au cours des 10 à 15 jours qui suivent l'infection, les voyageurs sont susceptibles de retourner dans leur pays d'origine avant de présenter des signes de la maladie. Les médecins des zones non endémiques risquent quant à eux de ne pas reconnaître les symptômes, ce qui peut entraîner des retards de diagnostic et de traitement aux conséquences potentiellement mortelles. Par ailleurs, des médicaments antipaludiques efficaces ne sont pas nécessairement homologués ou disponibles dans tous les pays.
On peut utiliser la chimioprophylaxie en guise de traitement préventif avant de se rendre dans une zone d'endémie. Associée à l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide et à l'application répétée d'un répulsif topique pour prévenir les piqûres de moustiques, la chimioprophylaxie réduit considérablement le risque d'infection. En cas d'infection, une personne ayant eu recours à un médicament donné dans le cadre d'une chimioprophylaxie ne doit pas prendre le même médicament en guise de traitement.
Avant leur départ, les voyageurs sont encouragés à consulter un médecin ou leur centre national de lutte contre les maladies afin que soient déterminées les mesures préventives appropriées.
Comment prévenir le paludisme ?
Le paludisme est une maladie évitable.
1. Lutte antivectorielle. La lutte antivectorielle est la principale stratégie utilisée pour prévenir le paludisme et réduire sa transmission. Deux méthodes de lutte antivectorielle sont efficaces pour protéger les personnes vivant dans des pays où le paludisme est endémique : l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide, ce qui permet de protéger les personnes contre les piqûres de moustique pendant leur sommeil et de tuer les moustiques qui tentent de se nourrir, et la pulvérisation d'insecticide à effet rémanent à l'intérieur des habitations, qui consiste à appliquer un insecticide sur les surfaces de repos des moustiques – murs intérieurs, avant-toits, plafonds des habitations et autres structures domestiques. L'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide est l'intervention antivectorielle la plus pratique pour les voyageurs. L'OMS tient à jour une liste de produits de lutte antivectorielle dont l'innocuité, l'efficacité et la qualité ont été éprouvées.
Existe-t-il un vaccin contre le paludisme ?
Le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S) est le premier et, à ce jour, le seul vaccin s'étant avéré efficace pour réduire de manière significative les cas de paludisme chez les jeunes enfants vivant dans des zones de transmission modérée à élevée. Il agit contre Plasmodium falciparum, le parasite du paludisme le plus meurtrier au monde et le plus répandu en Afrique.
En 2019, le Ghana, le Kenya et le Malawi ont commencé à introduire du vaccin dans certaines régions dans le cadre d'un programme pilote à grande échelle coordonné par l'OMS. À ce jour, le programme a montré que le vaccin RTS,S est sûr, efficace et réalisable dans le cadre des services de vaccination de routine. En mars 2023, plus de 1,3 million d'enfants avaient reçu au moins 1 dose de vaccin dans le cadre de ce programme. Vingt-neuf pays d'Afrique ont exprimé leur intérêt à adopter le vaccin antipaludique dans le cadre de leurs stratégies nationales de lutte contre le paludisme.
Quelle est la différence entre l'élimination du paludisme et l'éradication du paludisme ?
L'élimination du paludisme renvoie à l'interruption de la transmission dans une zone géographique donnée, généralement un pays. L'éradication du paludisme renvoie quant à elle à l'interruption complète de la transmission du paludisme au niveau mondial, dans tous les pays.